Je me souviens dans les années soixante,
Nous habitions dans la France profonde,
Loin des horribles images qui nous hantent,
Inconscients de toutes les brisures du monde.
Pour aller à l’école, nous partions à pied,
Jusqu’au centre du village, là où elle se nichait,
Toujours en bande, de copains et de copines,
Tout en jouant, nous révisions nos comptines.
La classe était unique, le maître également,
Souvent sévère et parfois indulgent,
Il nous enseignait avec brio et conviction,
Les règles de la langue et les opérations.
Histoire, géographie et même la République,
Leçon de morale et instruction civique,
Toutes ces matières étaient au programme,
Et pour étudier nous mettions tant de flamme.
La télévision, avec toutes ses agressions visuelles,
Ne nous inondait pas de mauvaises nouvelles,
Nous étions très naïfs, peu instruits de ces vilénies,
Ces guerres immondes et tous ces lâches compromis.
Nous étions pauvres, mais très riches à la fois,
D’un savoir généreux connaissances des bois,
Nous savions nous contenter de très peu,
Mais je vous le jure, nous étions très heureux.
Claude Lepenseur novembre 2008